Fruit du travail d’une petite start-up moscovite, Dasha est à la fois un assistant intelligent incroyablement performant, mais aussi la première étape vers ce qui pourrait être une révolution des IA conversationnelles.
Duplex, c'est quoi? Google avait en 2018 présenté sa nouvelle IA conversationnelle, Google Duplex, capable de tenir une conversation courante. De ce fait, Duplex se situe d'abord du coté utilisateur, par exemple pour prendre un rendez-vous chez le coiffeur ou réserver dans un restaurant, en ayant enregistré au préalable une conversation.
La difficulté se trouvait déjà dans le fait qu'une conversation n'est jamais totalement fluide et qu'elle pourra contenir diverses intonations, silences et raclements de gorge. Deuxième problème, la complexité du langage : en effet, les assistants vocals ont souvent des difficultés à reconnaître des mots dans une conversation, interrogez Siri ou Cortana pour voir !
Google Duplex est entraîné spécialement pour reconnaître les phrases types, et donc, l'IA n'est pas capable de tenir une conversation hors des contextes qui lui ont été programmés. Duplex fonctionne avec un réseau de neurones récurrents : pendant l'entraînement, les propos des interlocuteurs humains ont été passés au crible d'une technologie de reconnaissance vocale automatique ; pour chaque domaine, Google a créé un modèle de compréhension puis l'a ensuite fusionné avec les éléments commun appris dans chaque secteur.
Si jamais Google Duplex est dans l’incapacité de répondre à une réponse complexe, il le signale à un opérateur pour que celui-ci reprenne le flambeau. Actuellement, il est utilisé dans 43 états américains. Les restaurateurs peuvent bloquer les appels Duplex s’ils le souhaitent en décochant une case dans la section "info" de leur compte "Google My Business". Une déclinaison web permettant de remplir automatiquement des formulaires pour des réservations a vu récemment le jour.
Dasha est donc la concurente directe (et professionnelle en premier lieu) de Google Duplex. Développée par nos amis russes, Dasha est capable d'entretenir une conversation avec un client pour confirmer un rendez-vous. Son but premier est d'aider les professionnels : médecin, coiffeur ou restaurateur qui ne veulent pas payer quelqu'un pour gérer des rendez-vous ou réservations.
Coté vocal, Dasha utilise une technologie propriétaire qui mélange une voix de synthèse et des éléments préenregistrés afin d’offrir le rendu le plus naturel possible. Apparemment, un seul détail montre qu'on fait "face" à un robot : son infini patience.
Son deuxième but, renvoyer les géneurs ou appels indésirables. Dasha fait le tri entre les interlocuteurs et retransmet les appels des livreurs qui ont "besoin" de contact humain. Dans les scénarios qui ont été présentés au journaliste, Dasha a été capable de faire le tri intelligemment et de faire le bon choix.
En image, la vue simplifiée d'une conversation scriptée :
Dasha évolue dans un contexte connu où elle a appris à maîtriser les bonnes réactions en fonctions des scénarios proposé de la logique humaine.
Pour le moment, Dasha ne parle pas d'autres langues que le russe et l'anglais, les prochaines étapes sont le chinois, l'espagnol et le français où il y a énormément de travail. Selon son cocréateur, Vlad Chernyshov, elle doit être performante quelle que soit la langue. Le plus gros défi reste de tout faire avec une équipe qui compte moins de quarante personnes actuellement. Mais ce n'est pas une priorité pour son concepteur qui souhaite d'abord conquérir le marhcé américain.
En Russie, entre octobre 2018 et mars 2019, Dasha a déjà pu gérer plus d’un million d’appels pour une vingtaine de grosses entreprises. A l'origine de cette intelligence artificielle, deux concepteurs et un mathématicien : Alexander Dyakonov. La start-up espère être capable de générer des conversations non scriptées, totalement aléatoires, grâce à des objectifs fixés à l’IA conversationnelle.
Dasha pourrait devenir la base du premier système d’exploitation de l’intelligence artificielle conversationnelle. Que ce soit le cas ou non, le futur de l’IA ne se joue pas uniquement en Californie.
Sources :